Jean Galia
Posté : 03 août 2009, 15:44
Lundi 03 Aout 2009
Jean Galia, l'homme par qui tout est arrivé
Sans le Catalan Jean Galia et quelques péripéties rugbystiques dont la Fédération française avait alors le secret, Villeneuve n'aurait peut-être pas été treiziste. Ovale, elle l'était dans l'entre-deux-guerres, rivale d'Agen déjà piquée de son SUA. Mais tout se jouait à XV.
En 1929, c'est un Catalan, Montalde, qui signe au CAV, présidé par le sénateur Bordeneuve. En 1932, c'est lui qui permet de recruter Jean Galia le Perpignanais débarqué à Villeneuve avec toute sa superbe. À l'époque, la star du rugby porte beau. Selon René Verdier, il possède des magasins, une chaîne de cinémas, trois voitures de luxe et « se change quatre fois par jour ». C'est cet homme fier et patriote qui vient de refuser de jouer contre l'Italie et l'Allemagne. Et la FFR lui en tiendrait rigueur...
Faux télégramme
Cette année-là, la Fédération prétexte d'un télégramme signé « Jean », parti de Villeneuve et à destination du prodige perpignanais Jean Noguerre, qui effectue son armée à Agen, et auquel l'auteur promet de le défrayer s'il vient signer ici. Le télégramme, opportunément intercepté, sera le prétexte de la Fédération, tatillonne sur la notion d'amateurisme, pour suspendre Galia, ainsi que Noguerre et les dirigeants du CAV. Galia niera jusqu'à sa mort avoir écrit ce télégramme. Privé de matches à XV, l'homme s'intéresse alors à ce nouveau rugby qui se développe Outre-Manche et en Australie.
Fin 1933, il assiste à un match de gala Angleterre-Australie au stade Pershing à Paris. Il rencontre les tenants du XIII anglais qui lui promettent des matches internationaux en France, s'il lance ici cet autre rugby. Car à l'époque, la France a déjà été exclue des compétitions avec les Britanniques, qui accusent les tricolores de ne pas respecter strictement l'amateurisme du XV, et accessoirement de déclencher régulièrement des bagarres sur le terrain.
La France mise au ban
À XV, la France est donc mise au ban, mais le XIII d'Albion lui tend la main... Galia réunit des amis quinzistes parmi les meilleurs et créé les Galia's boys, première équipe de treizistes français qui font une tournée de trois semaines en Angleterre. De son côté, la Fédération de XIII anglaise lui promet des matches de gala en France. Il y aura ainsi quatre rencontres, dont celle du 6 mai 1934 à Villeneuve, la ville d'adoption de Jean Gallia. Le succès populaire entraîne la création du SAV XIII dans la foulée. La première équipe villeneuvoise remportera d'ailleurs le premier championnat de France de XIII. Dès lors, ce nouveau rugby où les primes sont autorisées fait florès parmi les meilleurs joueurs qui désertent les clubs de XV.
Un décret de Vichy
René Verdier et bien d'autres historiens voient là le prétexte à la dissolution de la Fédération française de XIII rendue officielle par un décret du gouvernement de Vichy le 29 décembre 1941. Un épisode que l'on se raconte encore dans les chaumières treizistes, même si la querelle entre les deux rugby s'est depuis dissipée, à mesure que le XV affirmait sa suprématie en France.
Auteur : Nicolas rebière
http://www.sudouest.com/lot-et-garonne/ ... 49132.html" onclick="window.open(this.href);return false;
Jean Galia, l'homme par qui tout est arrivé
Sans le Catalan Jean Galia et quelques péripéties rugbystiques dont la Fédération française avait alors le secret, Villeneuve n'aurait peut-être pas été treiziste. Ovale, elle l'était dans l'entre-deux-guerres, rivale d'Agen déjà piquée de son SUA. Mais tout se jouait à XV.
En 1929, c'est un Catalan, Montalde, qui signe au CAV, présidé par le sénateur Bordeneuve. En 1932, c'est lui qui permet de recruter Jean Galia le Perpignanais débarqué à Villeneuve avec toute sa superbe. À l'époque, la star du rugby porte beau. Selon René Verdier, il possède des magasins, une chaîne de cinémas, trois voitures de luxe et « se change quatre fois par jour ». C'est cet homme fier et patriote qui vient de refuser de jouer contre l'Italie et l'Allemagne. Et la FFR lui en tiendrait rigueur...
Faux télégramme
Cette année-là, la Fédération prétexte d'un télégramme signé « Jean », parti de Villeneuve et à destination du prodige perpignanais Jean Noguerre, qui effectue son armée à Agen, et auquel l'auteur promet de le défrayer s'il vient signer ici. Le télégramme, opportunément intercepté, sera le prétexte de la Fédération, tatillonne sur la notion d'amateurisme, pour suspendre Galia, ainsi que Noguerre et les dirigeants du CAV. Galia niera jusqu'à sa mort avoir écrit ce télégramme. Privé de matches à XV, l'homme s'intéresse alors à ce nouveau rugby qui se développe Outre-Manche et en Australie.
Fin 1933, il assiste à un match de gala Angleterre-Australie au stade Pershing à Paris. Il rencontre les tenants du XIII anglais qui lui promettent des matches internationaux en France, s'il lance ici cet autre rugby. Car à l'époque, la France a déjà été exclue des compétitions avec les Britanniques, qui accusent les tricolores de ne pas respecter strictement l'amateurisme du XV, et accessoirement de déclencher régulièrement des bagarres sur le terrain.
La France mise au ban
À XV, la France est donc mise au ban, mais le XIII d'Albion lui tend la main... Galia réunit des amis quinzistes parmi les meilleurs et créé les Galia's boys, première équipe de treizistes français qui font une tournée de trois semaines en Angleterre. De son côté, la Fédération de XIII anglaise lui promet des matches de gala en France. Il y aura ainsi quatre rencontres, dont celle du 6 mai 1934 à Villeneuve, la ville d'adoption de Jean Gallia. Le succès populaire entraîne la création du SAV XIII dans la foulée. La première équipe villeneuvoise remportera d'ailleurs le premier championnat de France de XIII. Dès lors, ce nouveau rugby où les primes sont autorisées fait florès parmi les meilleurs joueurs qui désertent les clubs de XV.
Un décret de Vichy
René Verdier et bien d'autres historiens voient là le prétexte à la dissolution de la Fédération française de XIII rendue officielle par un décret du gouvernement de Vichy le 29 décembre 1941. Un épisode que l'on se raconte encore dans les chaumières treizistes, même si la querelle entre les deux rugby s'est depuis dissipée, à mesure que le XV affirmait sa suprématie en France.
Auteur : Nicolas rebière
http://www.sudouest.com/lot-et-garonne/ ... 49132.html" onclick="window.open(this.href);return false;