Fakir premier de cordée

[Guillaume]

A 22 ans, Jamel Fakir s’est récemment engagé pour trois saisons avec les Catalans. Une affaire en or pour le club, alors que le joueur, devenu catalan de cœur, ne cache pas non plus sa satisfaction. A qui le tour ?
Dans l’ascension du mont Super League, l’UTC se doit de construire une grande équipe.
Elle s’y emploie, et a commencé par le plus important: conserver en son sein le sang et or le plus convoité, pour en faire son premier de cordée sur la voie d’un recrutement très attendu. "Jaja" a valeur d’exemple, sur et hors les terrains. Et sa présence ici, jusqu’à fin 2008, pourrait en effet faciliter les négociations, d’une part entre le club et les joueurs en fin de contrat cette année, de l’autre avec ceux, Français et étrangers, susceptibles de porter le maillot sang et or en 2006.
Entretien avec ce deuxième ligne explosif à souhait, auteur jusqu’ici d’un parcours éblouissant.

D’abord, Jamel, pourquoi avoir signé un contrat de trois ans, et non pas de un ou deux?

Parce que le contrat est plus intéressant pour moi la deuxième et la troisième année.

Bradford était-il le seul club anglais à vous avoir contacté?
Non, mais c’était celui avec lequel le contact était le plus concret. Mais je me sens bien ici. Et puis je n’oublie pas que lorsque j’avais quitté Villeneuve-sur-Lot pour le Roussillon, c’était pour participer à l’entrée du club en Super League. Depuis bientôt deux ans nous nous préparons pour cela, nous n’avons plus que dix mois à attendre, et en fait je me suis aperçu que je n’avais pas réellement envie de jouer ailleurs, en 2006.

Souhaitez-vous voir les Catalans recruter tous les joueurs clés de l’équipe de France qui ne sont pas déjà présents?
C’est vrai que nous en possédons déjà pas mal, et si d’autres nous rejoignent, tant mieux. Mais l’essentiel, c’est que les meilleurs opèrent en Super League, même si ce n’est pas chez nous. Car il y va de l’intérêt du XIII de France.

Jérôme Guisset, Olivier Elima, Sylvain Houlès, jouent cette saison en Super League. S’ils venaient à l’UTC en 2006, ne feraient-ils pas profiter les autres joueurs de leur déjà solide expérience de cette compétition?
Je ne pense pas que leur apport se situerait au plan de l’expérience. De ce côté-là, nous avons déjà appris de la part de nos entraîneurs, et désormais de David Waite. J’estime par contre que le contact avec les trois joueurs en question serait plus facile qu’avec des étrangers.

En quoi David Waite est-il intervenu, au niveau des entraînements?
Pour l’instant, il se contente surtout de regarder, étant occupé au club par d’autres tâches que celles liées au terrain. Mais cela ne l’a pas empêché, notamment, de corriger la position et le geste de deux ou trois d’entre nous derrière les tenus. Il intervient en fait essentiellement au niveau des détails.

Dans les rangs toulousains, le 28mars puis samedi dernier, quel joueur vous a semblé être le plus proche du niveau de Super League?
Il ne faut pas chercher bien loin, il s’agit de Sébastien Raguin, qui a surtout pour lui un physique impressionnant. Cela aurait été encore mieux, pour son intégration, s’il nous avait rejoints dès cette année.

Quel est votre joueur préféré de Super League?
Aucun ne se détache véritablement. Je regarde surtout la façon qu’ont les piliers et deuxièmes lignes de travailler. Et je suis impressionné par leur rapidité d’exécution, et par leur mental.

Et de NRL de l’hémisphère sud?
Le jeune avant néo-zélandais de Canterbury, Sonny-Bill Williams. Il a effectué des progrès ultra-rapides, et j’aurais aimé l’affronter, à l’automne dernier, avec l’équipe de France.

Recueilli par Hervé Girette